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Maria Anna Emma Müller

  • Photo du rédacteur: Philippe ALEXANDRE
    Philippe ALEXANDRE
  • 29 août 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 oct. 2023


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Maria Anna Emma Müller - © collection privée

Pour ce thème imposé d'un article sur une Marie, comme pour nous tous, le choix était vaste. un tiers de mes ascendantes portent ce prénom. J'ai choisi de vous partager la vie de Maria Anna Emma Müller.


Marie est d'origine italienne. Elle n'appartient pas à ma lignée ascendante directe, c'est la belle-mère d'une tante de ma mère. Elle fait partie de ces personnes qui n'ont pas eu une vie commune et c'est ce qui m'a intéressé.


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Eduardo et Eugénie Muller, Alfred et Camilla 1874 - © collection privée

Marie est née à Livourne en Italie en novembre 1882. Elle est la cadette et elle a six frères et soeurs. Son père Edouard Müller est commerçant en coton et sa mère Eugénia Augustine Schintz est sans profession.


Toute la famille va venir s'installer à Paris, peut-être par opportunité professionnelle car Edouard le père va prendre la direction d'un hôtel parisien boulevard Malesherbes.


Le premier enfant qui va se marier c'est Adeline Müller à Asnière en 1896, puis son autre soeur Nataline en 1898 à Paris, Puis Camille en 1900, l'aîné Alfred en 1908 tous deux à Paris, et enfin Marie en 1910 à Londres, Hugo en 1913 et Rodolphe en 1921 à Paris.

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La famille Müller


Les enfants Müller vont fréquenter en ce Paris du début du siècle, soit le milieu des sports mécaniques qui est en plein essor, soit le milieu artistique. Alfred Müller est lui-même artiste peintre.


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Autoportrait d'Alfred Müller, Adeline Müller et Mathilde Müller ses soeurs - © collection privée

On retrouve des témoins célèbres au mariage d'Alfred : le peintre Egisto Paolo FABBRI, Jules DEPAQUIT peintre , caricaturiste et premier maire de Montmartre et le compositeur Erik SATIE, Camille a épousé le frère de Léonte CAPPIELLO célèbre illustrateur d'affiches.


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Egisto Paolo FABBRI, Jules DEPAQUIT, Erik SATIE, Léonte CAPPIELLO - © google

Rodolphe, Hugo et Marie sont eux dans le milieu automobile, motocycliste et cycliste, ils sont mécaniciens, conducteurs ou garagistes aux grés des actes et un ami Henri MILLIARY pilote automobile, mais qui n'a pas eu son heure de gloire, est présent à leurs unions. Rodolphe va se lancer dans la course cycliste et motocycliste et obtenir un joli palmarès en participant notamment au premier tour de france :


  • 1897 - 3e de Paris-Cabourg

  • 1898 - 6e de Paris-Roubaix

  • 1899 - Recordman Paris-Turin en motocycle

  • 1901 - 6e de Paris-Brest-Paris

  • 1902 - 2e de Marseille-Paris

  • 3e de La Seicento

  • 3e de la Corsa Nazionale

  • 3e de Bordeaux-Paris

  • 1903 - 3e du Bol d'or

  • 4e du premier Tour de France

  • 1904 - 1000 kilomètres du Vélodrome d'Hiver



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Rudolf Müller vers 1904-1905

C'est certainement grâce à son frère Rodolphe Müller que Marie va rencontrer son mari Gustave LAWSON officiellement américain et coureur cycliste professionnel. Officiellement puisque qu'il s'appelle en réalité Rudolf Gustav LARSSON et qu'il est né en Suède à Norrköping. Ses parents se sont installé aux États-Unis à Los Angeles vers 1898 et sont devenus citoyens américains. pour l'occasion Larsson a été transformé en Lawson.


Gustave dit "Gussie"a deux frères : John & Iver qui sont également champions cyclistes :


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John Anton LAWSON (surnommé "The terrible suede"), second à la Mälaren Runt à Stockholm en 1893. Malheureusement pour lui il contracte la typhoïde à Baltimore et en décèdera en 1902 à Milwaukee.


et Iver Georg LAWSON, Champion du monde de vitesse sur piste en 1904.


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La spécialité de Gussie c'est de faire le pacer, c'est à dire conduire la motocyclette pour emmener le stayer, le cycliste qui suit la motocyclette. cette discipline s'appelle le demi-fond en France.


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© collection privée

Gussie, après une carrière solo en tant que cycliste sur piste dans l'ombre de ses frères, se lance en tant qu'entraineur sur piste. Il est doué et il va faire gagner ses partenaires. Il sera associé dés 1903 avec un grand champion de l'époque avec lequel ils vont tout gagner : Bobbie (Robert) WALTHOUR, puis à partir de 1911, il devient l'entraineur du français Paul GUIGNARD, vedette française de l'époque.


Gussie et Marie ont eu une petite fille Loula à Paris en mai 1910, Rodolphe et Hugo Müller, les frères de Marie, sont les témoins sur l'acte de naissance de Loula. Ils vont rapidement se marier en novembre 1910 à Londres, j'imagine au grès des déplacements pour les compétitions cyclistes auxquels Gussie participe. Loula déjà reconnue sera légitimée au mariage par ses deux parents puis deux petits frères vont suivre, Maurice et Auguste en 1911 et 1913.


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Place de la boule - Route cherbourg - Nanterre - © collection privée


La famille Suédo-américano italienne s'installe à Nanterre, route de Cherbourg, l'actuelle avenue du maréchal Foch à partir du rond-point la boule vers Rueil-Malmaison (l'actuelle Nationale 13). Le quartier au début du siècle dernier était très champêtre et dédié aux cyclistes avec l'hôtel de la boule : "A la halte des cyclistes".

Mais la suite de l'histoire est plus tragique, Gussie va perdre la vie dans un accident lors d'une compétition à Cologne le 13 septembre 1913.


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Gus Lawson, Sheuermann et Meinhold perdent la vie suite à un éclatement de pneu de la motocyclette de Gus Lawson.


Extraits de l'article du 8 septembre 1913 du journal l'AUTO, (qui deviendra l'équipe).


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Magazine l'Auto - 8 sept 1913 - © Gallica

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Magazine l'Auto - 8 septembre 1913 © Gallica

A la suite de cet accident, la solidarité des cyclistes professionnels se concrétisera par un gala de solidarité organisé à Paris le 16 septembre 1913 au vélodrome d'hiver, pour venir en aide à la veuve Lawson (Marie) et ses trois jeunes enfants. La recette de 10.919 francs devant servir à assurer l'éducation et les études des trois enfants. Soit l'équivalent de 35.000 € d'aujourd'hui environ.


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Magazine l'Auto - 16 Septembre 1913 - © Gallica

Marie va avoir une petite Liliana en 1916 et se remarier en 1920 avec le père de Liliana, Marcel Willow, papetier avec qui elle finira sa vie. Ils s'installeront à Paris au 9 rue Soufflot dans le 5e arrondissement. Elle s'éteindra en Dordogne à Mouleydier chez sa fille ainée Loula partie s'installer avec son mari en 1961.


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Marie Anna Emma Müller en 1947 - © collection privée







 
 
 

1 commentaire


Noëline Visse
Noëline Visse
31 août 2023

Maria Anna n'a pas eu une vie ordinaire, c'est certain !

On est bien loin de nos ancêtres qui travaillaient dans les champs. Merci pour cet article passionnant et bien documenté 😀


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