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Photos de famille et généalogie

  • Photo du rédacteur: Philippe ALEXANDRE
    Philippe ALEXANDRE
  • 7 nov. 2024
  • 7 min de lecture

De vieilles photographies :


Sur les sites de vente entre particuliers on trouve des annonces de vente de lots de papiers anciens ou de vieilles photographies. C'est de la récupération, du vide-grenier. Les revendre est discutable mais d’un autre côté, c’est un mal pour un bien. S’il n’y avait personne pour les acheter ils finiraient par être perdus à jamais. J’ai donc investi quelques euros dans des photographies du 19e siècle.


Photos de famille et généalogie
Portraits de famille

Vous savez ces photographies sur support cartonnées. Elles se faisaient bien sûr chez un photographe. Elles étaient prises avec différents décors de carton-pâte en arrière plan, et quelques accessoires comme une table, une chaise, un guéridon. C’était aussi la mode des portraits avec le contour flouté. Il y avait souvent le nom du photographe au dos. Sur la cinquantaine de clichés, une quizaine ont aussi une annotation comme ci-dessous :


Madeleine Sordet fille de Marie Pochon et de roger Sordet qui est le cousin germain de Paul Foisset

Le début de l’âge d’or de la photographie en France se situe vers 1860 pour s’industrialiser la décennie suivante. Le type de support comme celui de notre lot permet de les dater. Elles sont en plus pour certaines annotées avec soit l’âge du personnage, soit l’année du clichés voire les deux.


Identification des photographies


Seul une quinzaine de portraits comportent des noms. Les patronymes mentionnés sont les suivants :

  • Foisset

  • Jacquier

  • Mazeau

  • Belon

  • d’Estocquois

  • Sordet

  • Pochon

  • Mugnier


Ces clichés proviennent de l’est de la France, en majorité de Bourgogne, et principalement de Côte-d’Or, Jura et Saône-et-Loire : Dijon, Beaune, Lons-le-Saunier, Arlay, Gray aussi de Lyon, , avec des exception avec Paris, Nice ou Genève.


Sur ces quinze clichés, treize appartiennent à une seule et même famille. Il s’agit de la famille FOISSET. Le patriarche s’appelle Théophile Joseph FOISSET (1800-1873).


Théophile Joseph FOISSET (1800-1873)
Théophile Joseph FOISSET (1800-1873)

Ce personnage n’a pas (encore) sa page wikipédia, mais il y est cité. Avocat à la cour royale, juge d’instruction au tribunal de Beaune, conseiller à la cour de Dijon, il est également un homme de lettre qui a été nommé membre de l’Académie des sciences, des arts et des belles-lettres de Dijon à l’âge de vingt ans, Il a fondé le journal le provincial. Il correspondait avec Chateaubriand, Lacordaire (1), Lamenais (2), Victor Cousin (3)


Que sait-on d'autre sur la famille FOISSET. C'est une famille catholique de la nouvelle bourgeoisie qui a connu sa notoriété tout le long du 19e siècle. Hommes de loi, de lettre et d'église, ils ont occupé des postes importants dans la hiérachie sociale de ce siècle tels que notaire, avocat, juge, procureur, et ont souvent rempli les fonctions de maire dans leur commune.


Les archives familiales ont été réunies par Théophile et son fils Paul pour finalement être versées aux archives départementales en 1989 par une arrière-petite-fille de Paul Foisset, Mme Vincent Reyre, née Anne-Marie Lecomte celle-ci venait de vendre la maison familiale des Foisset à Bligny-lès-Beaune, où les archives familiales étaient conservées.

Effectivement les archives concernant la famille Foisset n’occupent pas moins de huit mètres cinquante de linéaire aux archives départementales de Côte-d'Or. (Cote 34 J 1-197 Archives de la famille Foisset - Archives départementales de Côte-d'Or)


Cela représente une véritable saga familiale d’un siècle, de la révolution française au décès du fils de Paul en 1935, mais sans laisser de descendance patronymique. Vous en trouverez un descriptif complet sur le site des archives départementales de la Côte d’Or (4)

Une partie des archives Foisset, sans doute non négligeable, a été dispersée avant d'entrer aux Archives de la Côte d'Or. Ces portraits en font certainement partie.


Les clichés se répartissent de part et d’autre du couple de Paul Foisset et sa femme Angèle Jacquier :

La famille FOISSET : cinq photographies

La famille JACQUIER : huit photographies


Branche FOISSET



Généalogie de la branche de Paul Foisset
Généalogie de la branche de Paul Foisset





Théophile FOISSET et sa femme Marguerite SORDET vont avoir cinq enfants, quatre filles et un garçon. Paul est le petit dernier. Il se marie le 12 juillet 1864 à Lons-le-Saunier avec Angèle JACQUIER. C'est le premier portrait. Le cliché n'est pas daté, il a été pris à Genève chez le photographe J. LACROIX Rue de Candolle.


Paul FOISSET est historien, archéologue monumental. Il est membre comme son père de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. Ils vont avoir comme la génération précédente quatre filles et un fils et exactement dans le même ordre. le second portrait est leur quatrième fille Madeleine. Le portrait date de 1875, madeleine a trois ans. La photographie a été prise à Dijon chez le photographe GUIPET.


La soeur de Paul, Antoinette, s'est mariée le 27 février 1848 à Beaune avec un professeur de mathématique de la faculté des sciences : Théodore d'ESTOCQUOIS. Les troisième et quatrième portraits sont ceux de leur deux filles cadettes (Encore quatre fille et un fils mais dans l'ordre inverse).


Cécile d'ESTOCQUOIS est née le 2 septembre 1854 à Besançon. Le cliché a été pris chez le photographe COCHEY à Beaune et il est non daté. Christine, sa soeur, est née le 10 juillet 1857 également à Besançon. Le cliché a été pris en 1877 chez Th. SCHAHL photographe, 29 rue Chabot-Charny à Dijon. Christine est religieuse dominicaine à Langres, elle a 20 ans sur son portrait.


Les deux derniers clichés sont celles des deux filles d'un cousin du côté de maternel de Paul FOISSET : Roger SORDET et son épouse Marie POCHON. Il se sont mariés à Louhans (Saône-et-Loire) le 11 juillet 1864. Les portraits sont ceux d'Elisabeth, née le 6 juillet 1865 à Saint-Germain-du-Plain (Saône-et-Loire) et de sa soeur, née l'année suivante le 13 décembre 1866 à Louhans également. Les portraits sont non datés mais certainement pris le même jour chez le photographe Victoire Arambourg au 22 rue Pierre 1er à Lyon, comme le laisse suggérer le fond identique des deux photos.


Branche JACQUIER


Généalogie de la branche JACQUIER
Généalogie de la branche JACQUIER



Le premier personnage est le père d'Angèle JACQUIER. Jean Emmanuel JACQUIER (1808-1862). Le cliché a été pris en 1861, Emmanuel n'est pas âgé de cinquante-quatre ans comme indiqué au dos de la photo mais de cinquante deux ans et date d'un an avant son décès à Paris le 18 mai 1862. Emmanuel est notaire à Arlay (Jura) et remplit les fonction de maire de cette commune comme son père François-Joseph. Le cliché a été pris chez FRANCK, photographe, Rue de Vivienne 15 place de la bourse à Paris.


Le père d'Emmanuel, François-Joseph, a été lieutenant d'artillerie, de retour à la vie civile il devient notaire à Arlay de 1800 à 1820, puis à Lons-le-Saunier de 1825 à 1835. Il a remplit également les fonctions de maire à Arlay, puis à Lons-le-Saunier de 1826 à 1830.


Le second personnage est le beau-frère d'Emmanuel. Nicolas MAZEAU (1800-1890) s'est marié avec sa soeur Marguerite le 5 mai 1829 à Lons-le-Saunier. Il est également notaire à Lons-le-Saunier. Le cliché est l'oeuvre du photographe Paul BOURGEOIS à Lons-le-Saunier. Il a été pris entre 1880 et 1890 car il est mentionné que Nicolas MAZEAU a plus de quatre-vingt ans sur le cliché.


La photographie suivante est celle de la soeur d'Angèle : Elisabeth Jeanne Marie JACQUIER. Elle est la cadette de trois ans d'Angèle. Elle est née le 1er juin 1846 à Lons-le-Saunier. Le cliché a été pris par le photographe FERRET à Nice en 1868. Elisabeth a vingt-deux ans. Elle est célibataire.


Elle décède malheureusement un an plus tard le 24 juillet 1869 à Gevingey (Jura) au château de M. Droz des Villars. C'est Nicolas MAZEAU son oncle et Paul FOISSET son beau-frère qui font la déclaration à la mairie. La famille Droz des Villars fait partie de la noblesse et elle-aussi de la magistrature locale. Le patriarche Alexis qui vient de décéder en 1861 à l'âge de quatre-vingt ans, était magistrat et conseiller à la cour royale de Besançon.


Gevingey. Château Droz des Villars. Sauvageot 7Fi2019 Archives départementales du Jura
Gevingey. Château Droz des Villars. Sauvageot 7Fi2019 Archives départementales du Jura

Le suivant est un oncle maternel d'Angèle. Il s'agit de Charles MUGNIER. Il est originaire du Jura, Il est né le 23 mai 1799 à Gray. Il se marie avec la tante d'Angèle, Emilie BELON le 18 mai 1839 à Lons-le-Saunier. Il est négociant comme son père ainsi que juge au tribunal de commerce. Il y finira président en fin de carrière. Son portrait à été tiré par le photographe ALPHONSE situé au 28 rue du faubourg St Honoré à Paris. Pas de date sur le cliché seul son aspect âgé peut nous aider sachant qu'il est décédé en 1882 à l'âge de quatre-vingt deux ans.


Les deux derniers portraits sont ceux de ses fils, donc des deux cousins d'Angèle. Le premier est George MUGNIER né le 28 février 1840 à Gray (Jura). Il est juge au tribunal civil de Gray. La photographie date de 1869, il a donc trente-neuf ans. Elle a été prise par le

photographe Persus au 8 rue cassette à Paris.


Son petit frère, cadet d'un an, est Paul MUGNIER. Il est né le 13 septembre 1841 à Gray (Jura). Son portrait à été pris à son retour de Constantinople en 1867. Il a donc vingt-cinq ans. Paul exerce la profession d'ingénieur civil. Il va se marier en 1878 avec un certaine Louise ROUSSET.


Le cliché provient d'un photographe relativement connu : A. LUMIERE à Lyon. Il s'agit du père des frères LUMIERE : Antoine. Ce dernier photographe installé à Besançon depuis 1859 est venu s'installer à Lyon en 1870 pour fuir l'avancée des prussiens. Il se peut donc que le cliché ait été pris plus récemment après 1870.


Antoine Lumière (1840-1911)
Antoine Lumière (1840-1911)

Quant à Paul MUGNIER, l'ingénieur civil, est-ce qu'il a participé à la reconstruction de la Turquie à la suite de la guerre de Crimée qui s'est terminée en 1856 ? C'est possible.


Une autre photographie a été identifiée mais semble sortir du cercle familial pour entrer très certainement dans celui du cercle professionnel. Il s’agit de Marie Isabelle CHEVILLARD. Son père Léon était à la même époque Procureur du Roi auprès du tribunal de Lons-le-Saunier. elle prend le nom de SAPPEL en épousant Louis de SAPPEL le 18 decembre 1871 à Lons-le-Saunier, chef de gare de profession.


Mme de SAPPEL seconde fille de monsieur Léon CHEVILLARD
Mme de SAPPEL seconde fille de monsieur Léon CHEVILLARD

Il reste la photographie d’une petite fille datée du 30 juillet 1901 avec la mention « A ma grand-mère Renée. Suzette ANCEL» et celle d’un garçon et sa petite sœur datée d’octobre 1894 à Paris : Robert BELLET 9 ans et Geneviève 5 ans.


Je n'ai pas eu de succés avec Suzette, par contre j'ai retrouvé la famille BELLET :

  • Louis Maurice Robert BELLET (29 octobre 1885, Paris – 2 février 1916, Lamotte-Beuvron)

  • Céline Geneviève Marie BELLET (19 juin 1889 Paris 4e - Le 29 avril 1966, Paris 10e)

    Mariée avec Jules Marie BARBIER Le 10 septembre 1918, Paris 4e


Robert BELLET 9 ans et Geneviève 5 ans
Robert BELLET 9 ans et Geneviève 5 ans

J'ai encore trente-cinq clichés sans aucune indication permettant leur identification. Je souhaite trouver le meilleur moyen de les publier gratuitement, si toutefois ils pouvaient retrouver un nom ou une famille.


Néanmoins je reste persuadé d'avoir d'autres membres de la famille FOISSET. J'en ai selectionné trois qui ont été pris dans l'ordre : soit par un des photographes déjà cité (Th. SCHAHL à Dijon), soit dans une des villes proche (Vesoul) ou déjà mentionnée (Gray).





(1) Restaurateur en France de l'ordre des Prêcheurs (dominicains), il est considéré aujourd'hui comme l'un des précurseurs du catholicisme libéral.

(2) Félicité de La Mennais : écrivain, philosophe et prêtre français (1782–1854)

(3) Philosophe et homme politique français



 
 
 

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